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Prendre position

Du commerce équitable au travail indépendant

12/12/2021

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Après 2 ans de plus en fac à Dijon (Licence et Maîtrise), un concours d’entrée dans une école de Bordeaux, 5 candidatures déposées pour accéder à un Master pro pour travailler dans le commerce équitable « historique », c’est-à-dire orienté solidarité internationale, et un entretien de sélection à l’Université de Rennes, je n’ai presque plus de perspectives. Presque. En clair, je n’ai pas le profil pour intégrer ces Master parce que mon CV ne justifie pas de mes capacités d’adaptation à l’étranger. En effet, à ce moment-là, je n’ai pas d’expérience significative qui me permettrait d’argumenter sur ce point. Mais on m’explique que je peux tout à fait candidater pour faire un métier similaire, ici en France. Je tente alors une dernière candidature, nous sommes en septembre 2004.
Là arrivent les premières rencontres les plus marquantes de ma vie : les gens du Nord.
Je débarque à Valenciennes pour terminer mon parcours universitaire par une formation destinée au « développement local » et à « l’économie solidaire ». Des concepts, déjà à l’époque. Alors là c’est le tsunami, mais à l’envers : je découvre un pays où les habitants débordent littéralement d’amour et d’attention à l’autre. C’est extraordinaire ce que je vis là-bas. Entre une équipe pédagogique de l’Université de Valenciennes qui me propose 3 contacts pour décrocher un stage (pour être reçu il faut avoir un stage qui peut aboutir à une opportunité d’emploi à la fin de l’année de formation), un vieux militant de la solidarité internationale qui me briefe sur le commerce équitable, un militant plus jeune du bassin minier de Lens qui me propose un super stage pour créer un « magasin école de commerce équitable », les 15 étudiants de ma promotion venus des 4 coins de France, environ 30 intervenants professionnels qui viendront nous transmettre leurs connaissances, 40 habitants Valenciennois qui sont déjà repérés plus l’équipe d’animation qui me suit, j’apprends non seulement le métier d’agent de développement, mais je me forge une première expérience qui me permettra de trouver un premier (super) poste relativement rapidement (7 mois) et surtout : j’apprends à chercher ou plutôt à trouver du boulot. Une personne parmi cette multitude jouera un rôle capital en m’apportant un véritable tutorat que j’ai chiffré à un mi-temps (bénévolement) sur une année complète. Qu’est-ce que je serai devenue sans elle et sans eux ? Sincèrement je ne sais pas.
Dans la même veine, il y aura mes employeurs et mes collègues : partout où je suis embauchée, partout je fais des rencontres assez magiques. Non pas parce qu’il s’agit d’associations. Ce n’est pas le statut associatif qui explique la qualité des rencontres ici, mais l’objet social de ces organisations (le commerce équitable, l’accès aux entrepreneuriats et l’accompagnement au développement de tous les secteurs de l’économie sociale et solidaire, puis le handicap) et surtout la passion des équipes pour leur métier. Partout, je bénéficie d’une sorte de « compagnonnage ». C’est fabuleux.
Dans ce monde professionnel-là, on ne peut pas être dans une logique de carrière, ou très difficilement. Tous les 2 ou 3 ans, ayant fait le tour de mon poste, j’ai fait le pari de changer d’univers. Je me suis retrouvée plusieurs fois sans boulot, en mobilisant la rupture conventionnelle pour construire un nouveau projet, chose que je n’avais absolument pas le temps de faire au regard de l’énergie placée dans mes missions. Dans ces « intervalles », je fais aussi des rencontres tout à fait exceptionnelles, spécialement avec les gens de l’AVARAP [1] et les gens de SC Conseils [2]. Le point commun : la diversité des personnes et leur goût de l’autre.
Enfin, il y aura les artistes, et spécialement les artistes de cirque contemporain. C’est le deuxième tsunami dans ma vie. Un spectacle sous chapiteau à La Villette en hiver. Avec des feux de joie qui brûlent en attendant d’entrer, la lune qui est là dans le ciel noir mais clair. La file indienne qui serpente dans la nuit. Une quiétude mêlée d’excitation avant d’assister à la magie qu’on pressent déjà sans savoir ce qui nous attend. Émerveillement, éclats de joie, rires aux larmes et larmes de beauté. Le spectacle vivant. Bouleversant. Je suis tellement émue par les propositions scéniques que je commence une pratique en amateur 6 mois plus tard. Cette pratique m’amènera à une entrée en formation professionnelle artistique à la rentrée de septembre 2017, puis à l’exploration des métiers de la production et de la diffusion dans les arts du cirque dès le mois de décembre 2018.
Vous ne suivez pas ? Ce n’est pas très linéaire tout ça n’est-ce pas ?
La première fois qu’on m’a expliqué que mon CV devrait être un enchaînement d’expériences « sans trou » dans lequel chacun de mes choix serait jugé et que les lecteurs (employeurs potentiels) détermineraient la cohérence de mon parcours et par là même la cohérence de ma candidature, j’y ai cru. Je ne sais plus exactement à quel âge et qui m’a balancé ça à la figure, mais le moins qu’on puisse dire c’est que ça m’a fait tellement peur que j’y ai cru et que j’ai tâché d’avoir un parcours de formation bien carré et bien rectiligne. Heureusement pour moi, j’ai réussi à me détacher de cette injonction à choisir un chemin et à s’y tenir faute de quoi je serai perçue comme « instable », comme quelqu’un qui ne « sait pas ce qu’elle veut » et donc comme quelqu’un qui ne serait jamais embauchée nulle part.
De quoi cette vie – qui ne fait en réalité que commencée - est-elle le reflet d’après vous ? D’une certaine liberté n’est-ce pas ? J’ai eu la possibilité de dépasser mon propre horizon territorial (avec ma dernière année d’étude à Valenciennes puis une première installation en région Ile de France), mon horizon social (avec de la mixité dès l’école primaire, dans le club de sport puis dans mes choix professionnels) et mon horizon culturel (en allant au contact de modes de vie différents du mien, que ce soit en France ou dans d’autres pays). De mon point de vue, la France restera elle-même si elle permet à chacune et à chacun d’entre nous de dépasser les horizons qui lui sont donnés à la naissance. Rendre possible et désirable la rencontre avec l’autre que ce soit à côté de chez soi, à quelques kilomètres à la ronde, à l’autre bout du pays, du continent et du monde.
Choisir sa vie, rêver et bien entendu atterrir en douceur en essayant d’être au plus près de ce à quoi on aspire. Construire son chemin et se construire tout le long de sa vie. Se tromper, se perdre, rebondir. Tout ceci n’est possible que par l’autre, par l’interaction et par les liens tissés avec les autres. Bien entendu, ça demande de l’engagement, beaucoup d’engagement c’est-à-dire du temps, des efforts, du courage, de l’énergie. On n’a rien sans rien. Mais se donner à fond pour un devenir professionnel (mais pas que vous l’avez compris) auquel on croit, dans lequel on se reconnaît, ça fait sens n’est-ce pas ? L’individuel et le collectif ne s’opposent pas ici, au contraire, ils se nourrissent l’un l’autre, ils sont au service l’un de l’autre. Et je pense que c’est ça « faire société ».
A travers mon activité de conseil, je souhaite accompagner des organisations, des projets, des équipes engagés en ce sens. Mon métier n’a de sens que si je contribue un peu à des initiatives qui visent à « faire société » par l’émancipation individuelle et collective.
Maintenant, vous avez compris pourquoi je fais ce que je fais aujourd’hui.
En mars 2020, c’est le choc.
Dans mon prochain article, je vous raconterai la voie que j’ai choisie après le 2ème confinement. C’était fin octobre 2020.
[1] Il s’agit d’une association qui accompagne les cadres dans leur reconversion professionnelle dans une optique de long terme (plusieurs années).

[2] Il s’agit d’une entreprise qui accompagne des personnes dans leur repositionnement professionnel dans une optique de court terme (quelques mois maximum).
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    Claire GOICHOT

    Fondatrice d'Engagilité Conseil & Consultante en stratégie pour l'ESS

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